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Mailles Naturelles et Locales

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Le mérinos d’Arles : un mouton… royal !

La principale caractéristique du mérinos d’Arles est la douceur incroyable de sa laine, d’une finesse moyenne de 19 à 21 microns. Soit le quart d’un cheveu humain.

Le Mérinos est la race de mouton qui donne la laine la plus fine et la plus légère du monde. Qui approche parfois la finesse d’un cachemire.

La laine mérinos d’Arles a longtemps fait la fortune du pays d’Arles. Mais c’était avant l’ère de l’industrialisation et la concurrence de l’étranger… Les éleveurs de moutons français se sont alors tournés peu à peu vers la seule production bouchère.

Aujourd’hui de nombreux acteurs, dont nous avons la fierté de faire partie, travaillent à la revalorisation de ce patrimoine inestimable qu’est la laine mérinos du pays d’Arles.

On vous raconte toute son histoire dans ce billet.

1/ Le mérinos d’Arles : un vrai trésor !

L’histoire commence en 1786.

A cette époque, le mérinos est encore un mouton 100% espagnol. Ce sont les Maures qui l’ont introduit dans la péninsule ibérique au 12ème siècle. Depuis, la race est améliorée à huis clos par les éleveurs du pays pour les qualités exceptionnelles de sa toison.

Ce précieux trésor est d’ailleurs jalousement gardé ; son exportation est même punie de mort !

Pourtant, Louis XVI va réussir à convaincre la couronne espagnole de lui vendre un petit troupeau de 366 individus. De là naît la Bergerie Nationale de Rambouillet, destinée à la conservation de l’espèce en France. Et plus tard, à sa diffusion dans le monde entier.

La race est ensuite introduite en Provence, grâce cette fois à Napoléon qui crée la Bergerie Impériale d’Arles en 1804. 

Entre Fos-sur-Mer, Istres et Arles, la plaine de la Crau est traditionnellement une terre d’élevage du mouton, et ce depuis les Romains.

Le mouton mérinos, sobre et rustique, croisé à une race locale, s’implante alors sans difficulté dans ces steppes caillouteuses desséchées par le soleil, aux pluies rares. A son apogée, la race représentera 95% des troupeaux de la région.

Au 19ème siècle, la laine de mérinos, à la fois douce, résistante et ultra-fine, séduit toutes les nations du monde. A commencer par l’Angleterre dont les drapiers comprennent très vite la valeur immense.

Mais nos moutons provençaux ne goûtent guère l’humidité du climat anglais…

Qu’à cela ne tienne ! L’Angleterre va disséminer les cheptels de moutons mérinos français dans tout son empire colonial.

En Australie (*) et en Nouvelle-Zélande (**), les conditions d’élevage sont idéales : la sélection génétique permet au mérinos de s’acclimater aux terroirs locaux et de bénéficier de ces immenses étendues désertiques mais verdoyantes.

(*) 75% du cheptel australien (75 millions de moutons) est constitué de mérinos 

(*) Il y a en Nouvelle Zélande 27 millions de moutons, soit 5,4 fois plus que d’habitants.

Et c’est bien ce qui va causer la perte du mérinos d’Arles.

2/ Du déclin à la renaissance

A la fin du 19ème siècle, les cours mondiaux de la laine s’effondrent. 

L’offre est devenue pléthorique avec la production de l’hémisphère sud, et l’arrivée du synthétique au début du 20ème siècle n’arrangera rien.

Et même si la laine mérinos française reste toujours aussi prisée, les éleveurs de mérinos d’Arles voient leurs revenus baisser drastiquement. Ils commencent alors à se tourner vers la filière bouchère, en croisant à nouveau le mérinos avec d’autres races plus adaptées.

Aujourd’hui encore, la majeure partie de l’élevage dans la région de la Crau est destinée à la viande en priorité. Et la laine est devenue un coproduit de l’élevage ovin moins valorisé.

Conséquence logique, la filière lainière toute entière va s’éteindre doucement (entreprises pour laver, filer, tisser la laine…) La tonte a lieu davantage pour le bien-être de l’animal que pour le commerce de la laine, dont le revenu couvre à peine le prix de la main-d’oeuvre.

Mais certains refusent cette évolution…

Dès la fin du 19ème, de nombreux cheptels avaient déjà changé de main.

Quand les gros éleveurs se sont retirés du jeu, ne pouvant plus faire face à leurs coûts de production trop élevés, des bergers ont racheté leurs bêtes. Et se sont attelés à conserver les caractéristiques du mérinos d’Arles.

La taille des troupeaux a diminué. Les charges aussi donc.

Mais surtout, ces nouveaux propriétaires, souvent originaires des Alpes, ont voulu perpétuer leur savoir-faire pastoral. Pour eux, il y a quelque chose d’essentiel, presque de mystique, dans l’élevage du mouton : la transhumance.

En bons montagnards, ils ne peuvent concevoir leur métier de berger sans ce retour périodique en été vers la montagne. Un retour bien souvent vécu comme une libération, après le temps d’hivernage passé dans les basses plaines provençales.

Et ça tombe bien, parce que le mouton mérinos ADORE la transhumance !

3/ Un élevage ancré dans la tradition

En effet, le mouton mérinos d’Arles est petit, résistant, vigoureux, bon marcheur, et d’une grande sobriété. Il est parfait pour valoriser certaines zones difficiles à haute altitude ou dans des régions très sèches.

En fait, on le met là où on ne peut rien mettre d’autre !

Sa grande rusticité et son instinct grégaire prononcé en font une bête particulièrement adaptée à l’élevage traditionnel et à la transhumance en grands troupeaux.

On peut décomposer celle du mérinos d’Arles en 3 étapes :

  • de juin à octobre : transhumance dans les pâturages alpins de haute altitude (estives)
  • octobre à mars : retour dans la partie irriguée de la plaine de la Crau ou en moyenne montagne dans les bergeries
  • mars à juin : séjour dans la partie sèche de la plaine ou autour des bergeries de montagne

Ce petit baroudeur supporte aussi très bien les écarts importants de température et les changements de météo.

Rien ne lui fait peur ; ni les pluies d’automne ni le mistral glacé de l’hiver. Car sa toison caractéristique le protège des agressions climatiques, aussi bien en montagne qu’en plaine.

En effet, la toison chez le mouton mérinos est particulièrement abondante, pouvant atteindre 3 kg chez la femelle et 4,5 à 5 kg chez le mâle. Elle recouvre l’intégralité du corps, y compris le front, les joues et les pattes. 

Elle est composée de mèches tassées, constituées d’une laine blanche aux brins ondulés, et surtout très fine.

Une laine d’exception, on vous le dit !

4/ Les particularités de la laine mérinos

Les savoir-faire d’élevage et de tonte ont considérablement progressé au fil des siècles, avec des croisements orientés vers un produit toujours plus qualitatif.

Pour commencer, la laine mérinos est totalement dépourvue de jarre. Le jarre est une fibre grossière qui pousse chez certaines races de moutons, se mélangeant à la laine. C’est ce qui la rend irritante pour la peau. Le mérinos n’en a pas.

Ensuite, la finesse de la laine de mérinos la rend extrêmement légère.

A la fois douce et chaude, elle présente de nombreuses propriétés textiles intéressantes : elle est respirante, inodore, et thermo-régulatrice.

Des qualités reconnues à la fois par l’industrie de la randonnée et par les maisons de luxe qui y voient une grande richesse d’expression artistique.

Aujourd’hui la laine mérinos reste la laine de mouton la plus précieuse et la plus prisée du monde.

Et depuis une dizaine d’années, plusieurs initiatives se sont succédées en France et en Europe pour revaloriser cette filière textile oubliée.

5/ Le mérinos d’Arles : un choix évident pour nous

Bien sûr, d’autres laines sont disponibles localement (la France compte près de 60 races de moutons et autant de laines aux caractéristiques différentes).

Ces laines également exceptionnelles nourrissent la créativité de nombreux artisans et marques. 

Mais pour nous, le mérinos d’Arles était une évidence. Cette laine est naturellement qualitative et particulièrement adaptée pour faire du vêtement.

Et quoi de plus logique que de travailler avec des voisins, situés à quelques dizaines de kilomètres de chez nous à Antibes, pour trouver la matière première de nos pulls ? Et ainsi créer ce lien, ou plutôt recréer ce lien entre celui qui produit la matière et celui qui la porte.

Car oui, aujourd’hui la plupart des pulls du commerce sont en synthétiques (polyamide, acrylique, polyester…).

Notre laine est exportée quand elle n’est pas laissée à l’abandon dans les bergeries. Et nos vêtements quand ils sont en laine sont fabriqués à partir de laine importée, principalement de Chine.

Nous avons oublié qu’une magnifique matière était là, prête à être transformée et tricotée pour proposer de beaux pulls.

Des pulls 100% mérinos d’Arles bien faits, doux, confortables, développés et produits dans un circuit de proximité et respectueux de l’Humain et des paysages.

Il n’en reste pas moins que remobiliser une filière longtemps malmenée a constitué pour nous un véritable parcours sportif ! On vous le raconte dans cet article :

Le circuit court de notre première collection

Nous espérons que ce voyage au pays du mérinos vous aura plu. Dites-le nous dans les commentaires ! Et comme nous sommes curieuses, dites-nous si vous avez chez vous de la laine française ? Dans de la déco, des vêtements, etc

Chez Chandam., tous nos pulls et accessoires sont réalisés exclusivement avec la laine française du mérinos d’Arles. Pour une mode durable, responsable, et une filière de production 100% locale.

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